Call of Duty Online plus que jamais à l'assaut de la Chine

Posté par Daffytheduck le 21/06/2014 à 19h18 - Un commentaire ? (5)

Activision a profité du dernier salon de l'E3 pour parler d'Advanced Warfare mais aussi pour évoquer Call of Duty Online, l'épisode PC free-to-play destiné au marché chinois.

Toujours déterminé à exploiter ce juteux marché, l'éditeur est revenu sur ses ambitions et les difficultés à appréhender une culture du jeu vidéo complètement différente de celle que l'on connaît.

Cet été, Call of Duty Online va entrer  dans sa troisième phase de bêta test fermé.

Une dernière étape avant le lancement de la bêta ouverte espérée pour la fin de l'année. A cette date, le jeu aura bénéficié de 3 années de test grandeur nature.

Et une durée nécessaire selon Activision pour s'assurer que le titre réponde parfaitement aux exigences du marché chinois.

Parce que l'éditeur ne veut absolument pas rater son entrée. Avec plus de 350 millions de joueurs PC et 100 millions d'adeptes de FPS en ligne, la Chine représente l'un des plus importants, si ce n'est le plus important, marchés émergents du jeu vidéo.

CrossFire, FPS free-to-play sud-coréen particulièrement populaire en Chine, a par exemple amassé 1 milliard de dollars en 2013.

De quoi donner pas mal d'idées à Activision mais sans pour autant précipiter les choses non plus, l'éditeur a rapidement compris que le modèle économique et le gameplay des jeux occidentaux n'étaient pas forcement adaptés à ce nouveau marché.

"Quand vous regardez les autres éditeurs occidentaux, ils ont essayé d'entrer sur le marché chinois et ça a été difficile pour eux. Je pense qu'ils se disent «Je prends mon jeu, je l'amène là-bas, et les gens y joueront parce qu'il y a de beaux graphismes».", résume Daniel Suarez, vice-président de la production chez Activision.

Une approche qui ne fonctionne pas en Chine où les joueurs n'ont pas de machines spécialement puissantes. Il y a même une méfiance vis à vis des jeux techniquement supérieurs.

Raven Software, désormais seul en charge du projet, a donc beaucoup travaillé sur l'optimisation des performances de Call of Duty Online afin qu'il puisse tourner sur un maximum de PC.

Si un joueur chinois estime que le jeu va être trop gourmand pour sa machine ou que le fichier pour le télécharger est trop important, il ne prendra pas la peine de le tester, même s'il est gratuit.

Mais il n'y a pas que l'optimisation des performances qui soit au cœur des préoccupations de Raven, il y a aussi le gameplay.

Brian Raffel, à la tête du studio, explique ainsi que la façon de jouer des joueurs chinois est très différente de celle des joueurs occidentaux.

"Un des enseignements les plus importants après nos recherches c'est que Call of Duty est difficile. En tant que joueurs occidentaux, nous sommes habitués à regarder dans le viseur, à nous coucher, à sauter, nous faisons tout ça en même temps.

Eux, ils ne font pas ça, et les choses qu'ils font, ils les font une par une. Ils ne sont pas multitâches." - Brian Raffel

Il était nécessaire pour Raven de soigner particulièrement les tutoriaux de son jeu afin d'amener toutes ces mécaniques sans faire peur aux joueurs.

"Ils voient nos bonus de séries d'éliminations et ils se disent «Wow, ça a l'air compliqué, je ne sais pas si je vais être capable de faire toutes ces choses». Les entraîner et leur faire comprendre comment être capable de faire ces choses est d'une importance capitale.

Par exemple, ils n'ont pas d'ironsight dans CrossFire. Donc, pour nous, il faut leur faire comprendre que ça va leur donner plus de précision. Que ça leur permettra d'avoir une meilleure expérience de jeu." - Brian Raffel

 

Une culture du jeu vidéo différente qui se retrouve même dans l'approche des mécaniques les plus élémentaire pour un joueur occidental.

"Dans les jeux vidéo en Occident, vous voyez la pièce qui brille, vous voyez la boîte qui scintille, vous savez que vous devez les collecter. Mais quand nous avons commencé les tests en Chine, ce n'est pas ce qu'ils faisaient.

En mode Élimination Confirmée par exemple, ils évitaient systématiquement les dog tags. Comme s'ils se disaient «Non, je ne veux pas de ça». Ces pratiques ne sont tout simplement pas inhérentes à leur connaissance et à la façon dont ils jouent à leurs jeux."

Donc nous devons prendre le temps d'expliquer tout ça. Nous devons adapter notre jeu à leur culture." - Brian Raffel

 

Le studio n'a par contre pas trop à se soucier de l'équilibrage. Les joueurs chinois ont aussi une conception différente du pay-to-win, un modèle rejeté en Occident mais ancré dans la culture jeu vidéo chinoise.

"Leurs goûts sont différents. Ca ne les dérange pas de payer pour avoir une longueur d'avance sur leurs adversaires, alors que ça ne passerait pas aux États-Unis." - Brian Raffel

Une aubaine pour Activision qui peut ainsi s'en donner à cœur joie avec sa boutique de micro-items, seule source de revenues de CoD Online.

On y retrouve, aux côtés des habituels camouflages et skins de soldats, des armes, des accessoires et de l'équipement permettant d'améliorer son jeu et de devenir plus performant.

Pour ne pas manquer de contenu, Call of Duty Online intègre d'ailleurs quantité d'éléments de Call of Duty 4, de Modern Warfare 2 et de Black Ops, et devrait bientôt récupérer quelques assets de Modern Warfare 3, de Ghosts et même d'Advanced Warfare.

Un véritable pot-pourri de tout ce qui s'est fait ces derniers années dans l'univers Call of Duty avec l'ambition pour Activision de dépasser CrossFire et de faire de cet épisode free-to-play la nouvelle référence du FPS multi dans l'Empire du Milieu.

Sources : Polygon, GameInformer

Les 5 derniers commentaires

FT Roro
Le 27/06/2014 à 01:30
Merci :)
Daffytheduck
Le 22/06/2014 à 23:42

Citation


J'aurais pensé justement le contraire, à les voir sur leurs jeux, inintéressants à mes yeux, du type starcraft ou League of legend, ils ont une de ces dextérité des mains sur leur clavier c'est halucinant. Enfin ce ne sont pas vraiment les chinois, mais les Coréens ou japonais.

Raccourci un peu rapide entre Chinois, Japonais et Coréen. :P

Le Japon et la Corée du Sud ne sont plus vraiment des marchés émergents pour le jeu vidéo, au contraire même, ils s’essoufflent.

Tu ne peux pas comparer les joueurs japonais/coréens et les joueurs chinois. Ils ont une culture et un historique en matière de jeux vidéo complètement différents.

L'esport est une religion par exemple en Corée, ce n'est pas le cas en Chine.

Citation

N'empêche qu'il les prends un peu pour des cons ce Brian Raffel. Ils ne sont pas multitâche, parce qu'ils n'ont pas l'habitude de l'être, mais c'est quelque chose qui s'apprend en jouant, ce n'était pas inné chez moi non plus, joueur occidental.

Ça paraît un peu condescendant au premier abord ouais.

Mais ça rejoint ce que je disais plus haut, en Occident on est plus habitué à jouer et depuis plus longtemps. Certaines mécaniques qu'on retrouve d'un jeu à un autre sont devenues "innées" pour nous. La notion de collectibles par exemple. On est souvent habitué dans les jeux à ramasser tout ce qu'on trouve. Mais ce n'est pas forcement inné pour tout le monde.

C'est surtout une question d'expérience. Quand t'as expérimenté les mêmes mécaniques d'un jeu à un autre, c'est tout de suite plus évident.
Kenya
Le 22/06/2014 à 16:09

Citation


Bah je ne me souvien pas avoir été nul a Call of Duty en commencent moi ^^


C'était pas spécialement compliqué avant :ph34r:
herve_613
Le 22/06/2014 à 09:28

Citation


J'aurais pensé justement le contraire, à les voir sur leurs jeux, inintéressants à mes yeux, du type starcraft ou League of legend, ils ont une de ces dextérité des mains sur leur clavier c'est halucinant. Enfin ce ne sont pas vraiment les chinois, mais les Coréens ou japonais.
N'empêche qu'il les prends un peu pour des cons ce Brian Raffel. Ils ne sont pas multitâche, parce qu'ils n'ont pas l'habitude de l'être, mais c'est quelque chose qui s'apprend en jouant, ce n'était pas inné chez moi non plus, joueur occidental.


Bah je ne me souvien pas avoir été nul a Call of Duty en commencent moi ^^
Grizli124
Le 21/06/2014 à 11:18

Citation

Un des enseignements les plus importants après nos recherches c'est que Call of Duty est difficile. En tant que joueurs occidentaux, nous sommes habitués à regarder dans le viseur, à nous coucher, à sauter, nous faisons tout ça en même temps. Eux, ils ne font pas ça, et les choses qu'ils font, ils les font une par une. Ils ne sont pas multitâches.

J'aurais pensé justement le contraire, à les voir sur leurs jeux, inintéressants à mes yeux, du type starcraft ou League of legend, ils ont une de ces dextérité des mains sur leur clavier c'est halucinant. Enfin ce ne sont pas vraiment les chinois, mais les Coréens ou japonais.
N'empêche qu'il les prends un peu pour des cons ce Brian Raffel. Ils ne sont pas multitâche, parce qu'ils n'ont pas l'habitude de l'être, mais c'est quelque chose qui s'apprend en jouant, ce n'était pas inné chez moi non plus, joueur occidental.
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