Le Roi est mort, vive le Roi !

C'est par cette célèbre formule que les peuplades d'antan fêtaient la nomination d'un nouveau roi. L'un nous quitte et un autre arrive immédiatement pour le remplacer.

C'est un peu la même chose avec Call of Duty aujourd'hui.

Parce que roi, Call of Duty l'est incontestablement, voilà bientôt 5 ans que la série trône au sommet des charts, chaque nouvel épisode battant le record de ventes du précédent.

Roi, il l'est forcement pour nous qui lui accordons notre confiance année après année.

Du rang d'outsider, il est passé à celui de leader. Une très belle réussite en soit puisque rien ne prédisait un tel succès et une telle domination.

Comme touché par la grâce, Call of Duty a même dépassé le simple cadre du jeu vidéo devenant le symbole et la référence de notre loisir favori.

Pourtant, comme tout monarque, il essuie de plus en plus de critiques, de plus en plus d'attaques, un nombre toujours plus grand de joueurs vient remettre en cause l'autorité d'un titre qui règne aujourd'hui sans partage sur le petit monde du FPS.

Serait-ce la fin d'un cycle ?

Si l'Histoire nous a appris une chose c'est que toute monarchie absolue court inévitablement à sa perte. A se reposer sur ses acquis, à refuser d'écouter les doléances des mécontents, à se satisfaire de sa grandeur, elle finit par attiser les rébellions jusqu'à engendrer une révolution.

Révolution... un terme qui revient souvent dans les discussions autour de la série. Si chacun en à une conception différente, force est de constater que Call of Duty en est encore loin de sa révolution.

Évolution, sans doute, mais révolution, certainement pas.

A vrai dire, la dernière révolution date d'il y a 5 ans. Call of Duty 4 a véritablement fait passer un palier à la série avec un changement d'époque salvateur.

Un gameplay bien huilé, des mécaniques de jeu qui font mouche et on obtient un titre qui a réussi à convaincre la fine fleur des amateurs de FPS, qui a réussi à fédérer toute une communauté.

Infinity Ward a trouvé la formule magique constamment réutilisée et éprouvée depuis.

Le problème de Call of Duty c'est donc d'avoir été trop bon, la recette d'Infinity Ward fonctionnait tellement bien qu'il était ensuite impossible d'en changer au risque de tout dérégler.

Mais à manger tout le temps du même plat ne finit-on pas par s'en lasser ? Certains ont déjà atteint l'overdose et il ne fait aucun doute qu'un jour ou l'autre la recette finira par ne plus si bien fonctionner.

Il sera alors temps de se renouveller, au pire, de passer à autre chose.

Non, la révolution il faut la chercher de l'autre côté du décor, du côté des développeurs. Modern Warfare 3 est en effet le premier Call of Duty made in Infinity Ward sans ses géniteurs.

Les seuls qui pouvaient encore avoir l'audace de transformer une nouvelle fois la série sont donc maintenant partis. La nouvelle équipe doit encore s'affirmer avant de pouvoir prétendre révolutionner ce qu'elle vient à peine de démarrer.

Le salut de Call of Duty pourrait dés lors venir de l'autre, de celui qui reste dans l'ombre depuis toujours, de Treyarch, car il ne fait aucun doute que le prochain épisode est déjà en préparation, coincé dans un cycle infini.

En attendant, c'est aujourd'hui que sort officiellement Modern Warfare 3, prêt à mettre tout le monde d'accord et devenir une nouvelle fois le titre de référence.

Le jeu d'Infinity Ward et de Sledgehammer n'arrive pas seul et amène avec lui un nouvel outil, Call of Duty Elite, qui va tenter de dynamiser l'aspect communautaire. Une communauté bien mal en point, déchirée et divisée par ces sorties à répétition. 

Si ce Modern Warfare 3 ne sera pas encore le nouvel épisode fédérateur et ne révolutionnera certainement pas la série, il fera le boulot et pour l'instant ça suffira. 

Call of Duty est mort, vive Call of Duty !