Mercredi dernier avait lieu à Paris une présentation de Call of Duty Black Ops II.

CoD-France était bien entendu présent et même si les deux séquences de gameplay présentées n'avaient rien de vraiment original puisqu'il s'agissait des missions solo et Strike Force vues pendant l'E3, c'était surtout l'occasion de voir le jeu tourner en vrai.

Animée par John Rafacz, directeur de la communication chez Treyarch, et après une courte introduction où il a notamment réaffirmé l'ambition de Treyarch de soutenir l'e-sport, la présentation a débuté avec la fameuse mission de Los Angeles, celle montrée aux journalistes au moment de l'annonce du jeu et revues depuis maintes fois durant l'E3.

Los Angeles 2025

Ceci dit, voir le jeu en vidéo sur le net et le voir en vrai c'est quand même autre chose et c'est clairement plus impressionnant.

Malgré la vétusté affirmée du moteur graphique, Black Ops II est très certainement le plus bel opus de la série. Pas de quoi s'extasier mais ça reste encore très correct et c'est bien au dessus de Modern Warfare 3.

Ce qui impressionne le plus à vrai dire c'est le nombre d'éléments visibles à l'écran, Treyarch n'a pas lésiné à ce niveau et ça grouille réellement de tous les côtés que ce soit en termes de PNJ, de véhicules, d'animations d'arrière plan ou d'effets de particules en tout genre (fumée, explosions).

On a réellement l'impression que le personnage évolue dans un monde vivant, au beau milieu d'un truc qui le dépasse complètement et dont il est juste l'un des acteurs.

C'est un peu ce qui manquait aux derniers opus, cette sensation de faire partie intégrante de la bataille sans en être nécessairement le point de gravitation.

Avec cette profusion de missions "commando" menées par 2-3 super soldats, notamment dans les Modern Warfare, on a un peu perdu ce sentiment de n'être qu'un soldat parmi d'autres. Un sentiment qui était bien présent dans les premiers épisodes de la série et qui faisait aussi son charme.

Retrouver cette particularité dans Black Ops II apporte une certaine fraîcheur qui n'est pas pour nous déplaire et on retrouve l'envie de participer à ces gigantesques batailles.

D'autant que techniquement le jeu tient bien la route, malgré toute cette agitation à l'écran et une profondeur de champ importante, l'action ne subit aucun ralentissement ni aucun effet de clipping pourtant inhérent à l'affichage d'environnements de grandes tailles.

Alors oui le moteur commence sérieusement à accuser son âge par rapport à la concurrence mais au moins il est rôdé et bien maitrisé par les développeurs, ce qui n'est pas forcement le cas chez les concurrents.

Préfère-t-on dés lors un moteur graphique correct mais qui tourne parfaitement ou bien un moteur qui en met plein la vue mais avec des pertes de performance ?

Quoi qu'il en soit ça tourne, ça reste joli et c'est plein d'effets en tout genre.

L'époque, 2025, se ressent d'ailleurs davantage visuellement.

On voit bien quelques hologrammes et des véhicules un peu high-tech mais rien de vraiment choquant par rapport à l'armement d'aujourd'hui dans son utilisation.

Seul le fusil de précision passe-muraille, le Storm, atteste d'une époque futuriste, le reste est simplement dans la continiuité des choses.

En ce qui concerne la progression, Treyarch a définitivement rattrapé et peut être même dépassé Infinity Ward en termes de mise en scène.

Le studio est désormais passé maître dans l'art du script.

L'action est soutenue et les scripts sont déclenchés aux millimètres près. On sent bien que rien n'a été laissé au hasard et que toutes les actions sont calculées.

Ca donne bien évidemment toujours la sensation d'évoluer sur un rail et de n'avoir aucune alternative mais c'est le lot de la série depuis ses débuts.

On s'en remettra donc à la variété et à l'originalité des situations proposées.

La mission donnait en tout cas moins l'impression d'avoir à suivre constamment un mec et laissait le joueur évoluer à son rythme, contrairement à un Modern Warfare mené tambour battant et devenant presque épuisant à la longue.

Au cours de la mission on a d'ailleurs pu assister à un final plutôt réjouissant avec la fameuse séquence en avion de chasse qui nous laisse les pleins contrôles de l'appareil. Classique au premier abord, quoique inédite pour la série.

Les débuts consistent à protéger le convoi de la présidente des États-Unis en éliminant les véhicules au sol s'approchant d'un peu trop près et les hélicos ennemis survolant la zone.

Une séquence de rail shooting pas forcement intéressante qui devient tout de suite plus plaisante dés qu'il faut poursuivre les autres appareils dans le ciel.

Même si cela n'a pas paru bien compliqué, sans doute à cause d'un faible niveau de difficulté et à une maniabilité basique, voir l'avion slalomer entre les grattes ciel de Los Angeles au milieu des combats qui font rage est particulièrement jouissif.

S'il est dommage qu'il y ait constamment des ennemis à abattre, laissant peu de place à l'improvisation, la séquence reste assez bien ficelée pour nous encourager à passer entre les immeubles et à prendre quelques initiatives.

Une course poursuite qui aurait donc sans doute pu être bien plus ambitieuse mais qui s'intègre plutôt bien dans une mission aux situations variées et attirantes qu'on a hâte de pouvoir essayer.

Il faudra bien sûr attendre la version finale du jeu pour savoir si la tendance se confirme et si toutes les missions offrent assez de variété pour nous retenir mais cette première mise en bouche est plutôt encourageante et démontre que Treyarch maîtrise désormais parfaitement son sujet en solo.

Strike Force

Cette présentation était aussi l'occasion de voir tourner le mode Strike Force avec la mission de Singapour.

Pas de grande surprise par rapport à ce qu'on avait déjà vu mais quelques certitudes.

Le mode apparaît toujours aussi bien pensé, passer d'une unité à une autre se fait très rapidement, l'approche tactique est bien présente, on donne des ordres, on analyse la situation, on prend part au combat quand on le souhaite.

C'est à la fois tactique, dynamique et rafraichissant, quoique par moment un peu brouillon.

L'arsenal à disposition était assez conséquent pour ne pas s'ennuyer et varier les gamplay à sa guise.

Le petit drone Quadrotor semblait tout de même difficilement maniable, il était particulièrement sensible au moindre mouvement en fait.

Bon, c'est peut être simplement la personne qui jouait qui avait du mal mais c'est la sensation que ça donnait. Il paraissait d'ailleurs assez fragile et son champ de vision était limité.

Le CLAW, le petit quadrupède de combat, était quant à lui assez lent, que ce soit dans ses déplacements ou dans ses attaques.

Il n'est pas non plus indestructible malgré une importante puissance de feu. De quoi rassurer ceux qui voyaient déjà dans ces deux gadgets de vraies armes de destruction massive en multi.

Reste l'attitude de l'IA pas toujours très convaincante sans doute due là aussi à une difficulté peu élevée et peut être également à un aspect bac à sable moins maîtrisé que la linéarité d'une mission solo.

C'est en tout cas une vraie plus-value pour le solo de Black Ops II.

On a déjà vu des jeux proposer une vue FPS et une vue tactique du champ de bataille avec la possibilité de donner des ordres et de switcher d'un soldat à un autre, le mode Strike Force n'est donc pas unique en son genre, mais la façon dont il a été pensé et le fait qu'il se déroule dans l'univers d'un Call of Duty en feront peut être une future référence pour le genre.

Le mode Strike Force est selon moi la plus grande nouveauté de Call of Duty depuis le mode Zombies de World at War, et il aura malheureusement fallu attendre 4 ans pour voir Treyarch prendre l'initiative et chercher à être plus ambitieux.

Ca ne va pas révolutionner la série parce que ça reste un mode isolé et ça ne va sans doute pas plaire à tout le monde mais c'est une nouveauté et une ambition qu'il faut malgré tout saluer pour un jeu aussi inercique que Call of Duty.