Uprising, ou la modestie du titan

La dernière fois, j’annonçais une révolution. Je voyais déjà les français entonner le chant des partisans, les britanniques vanter les mérites d’un territoire d’espérances et de gloire  et les frères d’Italie retentir dans la ville éternelle.  Je n’aurais pas été étonné d’entendre la marche impériale comme si elle venait des confins d’une galaxie lointaine, très lointaine.

Eh bien le colosse semble avoir réalisé que ses pieds sont en argile. Rectification diplomatique, la « Révolution » s’est transformée en simple petit soulèvement… En Uprising.

Quand on le voit, on se dit que l’erreur est flagrante ! Pas d’arme ! Voyons Treyarch, pourquoi nous faire ça ? Tu sais que nous nous habituons bien vite à ces petits extras que tu nous proposes !

D’autant qu’on nous ressort une formule qu’on connaissait déjà. Uprising, c’est Annihilation. 4 maps inédites et une réadaptation pour le multijoueur et une map zombie.

Parfois, j’ai la même impression que lorsque j’arrive au Resto Universitaire (ou à la cantine, ça marche aussi). On me sert des plats, ce n’est pas infect, c’est potable si on a de la chance, mais ça ne se renouvelle pas. Encore et toujours les mêmes satanés plats…

Studio

Parlons-en, de ce plat ! J’en ai mangé chaque jour depuis les toutes premières minutes passées à la cantine « Black Ops ». Enfin, on l’appelait alors Firing Range. Pas de grande surprise, donc.

Ceux qui connaissent le septième opus de la série ont très probablement déjà eu l’occasion de parcourir les formes et les chemins de ce centre de tir… On ignorait juste qu’il ressemblait à s’y méprendre à un studio californien ! En soi, c’est une très jolie adaptation, qui ne manquera pas de vous faire rire, au moins la première fois.

Que ce soient les squelettes pirates ou les villes miniatures prêtes à subir la rage de Godzilla, on s’y croirait ! Enfin, n’observez pas trop les dinosaures et autres plastrons de chevaliers, sinon, le jugement sera sans appel : vous allez manger du plomb. D’autant que l’effet de surprise a pris des vacances.

L’écrasante majorité des joueurs connaît déjà les trajets et ne s’embarrassera pas à en observer les détails. On casse un peu ce charme de la découverte que je n’avais pas compris sur Hazard (BO), n’ayant que rarement joué sur Cliffside (WaW).

Pour les quelques égarés qui n’auraient pas joué à BO, Firing Range/Studio est une map relativement petite qui, paradoxalement, fait la part belle au combat à longue distance ! Elle s’articule de façon assez sommaire, bien que ses points de domination  B et C soient relativement rapprochés. A, quant à lui, reste plutôt excentré, ce qui entraîne un léger handicap. Mais le nouveau système en deux manches permet de rétablir l’équilibre au plus vite.

Le cœur de la map est surplombé d'une tour difficilement accessible mais redoutablement bien couverte. Gare aux snipers qui pourraient s’y aventurer et vous laminer de cet endroit stratégique… 

Attention également aux personnes qui seraient tentées de garder l’entrepôt avoisinant à coup de fusils mitrailleurs et d’insertions tactiques. En MME, laisser cet endroit aux mains de l’ennemi, c’est la mort assurée, sans autre forme de procès.

Quant à la caravane qui permet d’accéder aux cibles en mouvement, elle a les yeux revolver. Ou fusil à pompe, par moment. En vous équipant d’un fusil d’assaut relativement stable et à cadence de tir assez faible, vous devriez réussir à vous débarrasser de vos adversaires avant qu’ils n’écourtent la distance trop rapidement. Dans les situations les plus tendues ou à l’intérieur des bâtiments, usez et abusez des pistolets. Les plus courageux utiliseront le TAC-45 ou le Five Seven, les autres leur préféreront un B23R précis ou un KAP-40 avec chargeur de grande capacité…

En guise d’atout, privilégiez mains lestes pour pouvoir vous préparer plus rapidement aux zones de combat rapproché. J’aurais aimé que vous la bannissiez, mais je dois reconnaître que la semtex me semble l’équipement le plus indiqué pour faire sauter des endroits exigus comme ceux qu’on trouve sur studio… A moins que l’âme de ninja qui sommeille en vous ne préfère opter pour une hache de lancer…

Magma

Des torrents de lave qui envahissent une ville ravagée... Des restaurants qui longent les rues... Cela vous rappellera peut-être quelque chose !

Pourtant, nous ne sommes pas en mode tranzit ! Et encore moins en zombie ! Si les Japonais apprécient tout particulièrement les univers fantastiques un rien lugubre, il n'est pas question ici de lutter contre des hordes d'infectés, quelle que soit la couleur de leurs yeux. Sur Magma, on est là pour s'entretuer gaîment, rager quand, dans un moment d'inadvertance presque grotesque, on en vient à tomber dans la lave, ou encore à rire aux éclats tandis qu'équipé d'un fier pistolet-mitrailleur, on assaisonne les bâtiments de rafales de balles.

Car oui, on est là dans une map relativement originale et très plaisante à jouer ! Le théâtre de cette ville japonaise dévastée nous mènera à la confrontation sur trois artères différentes, un classique des maps couloir comme on les aime ! Les zones de combat sont remarquablement bien équilibrées entre les 3 niveaux et permettent de jolis contournements, avec une alternance parfaite entre zones de combat rapproché et axes moyens pour faire valoir la toute-puissance des fusils d'assaut.

D'ailleurs, rien de plus efficace sur cette map qu'une peacekeeper (rappelez-vous, je l'avais qualifiée de « Fusil d'assaut -- ») ou une Type 25. Dans tous les cas, bannissez les armes à faible cadence et à mobilité réduite qui risqueraient de vous être fatales. Optez donc plutôt pour une crosse qui vous donnera cette fluidité manquante pour pallier les faiblesses des fusils d'assaut en la matière.

Vous pouvez opter pour la solution furtive. Auquel cas un silencieux sur votre arme principale ET sur votre pistolet devrait vous permettre de vous en sortir !

Vertigo

Vous savez où sont fabriqués les milliers de drones que vous vous envoyez gaîment à longueur de jeu (Peshawar, Inde. map Drone). Mais vous êtes-vous déjà demandé où ils étaient conçus ? Et bien il semblerait qu'ils le soient dans un gratte-ciel des plus luxueux !

C'est désormais une tradition dans la série. MW2 inaugurait les batailles de haute voltige avec sa map Highrise tandis que son successeur, MW3, nous proposait un environnement similaire avec Overwatch.

Et cette map est probablement le clou du spectacle ! Elle est à la fois dynamique et nerveuse tout en nous laissant le temps et l'occasion de souffler un peu. On peut véritablement alterner entre les environnements et utiliser l'arme de notre choix.

Chaque classe a sa zone de prédilection ! Plus efficace que les maps couloir, la map circulaire offre une qualité de jeu bien supérieure à la normale, car les courbes empêchent les mauvaises surprises. Mais en bons français que nous sommes, il semble impératif de préciser qu'on se sent nostalgique du dénivelé de Highrise et même d'Overwatch (en dépit de la peine infinie qu'ont certains à éprouver de la nostalgie à l'égard de MW3).

Le succès de ces maps au sommet des villes repose sûrement sur l’harmonie parfaite que proposait Highrise, mais il semblerait que ses petites sœurs en souffrent : elles sont inévitablement comparées au précurseur en la matière… Mais si Overwatch peinait à se démarquer, Vertigo, quant à elle, nous propose vraiment cette jouabilité hors normes, que certains ont du mal à retrouver sur cet opus.

En bref, et c’est une bonne chose pour une map payante, évoluer dans ce théâtre relève du régal !

Encore

Après quelques hésitations, j’ai décidé de m’abstenir de tout jeu de mot pourri sur le nom de cette carte. Il semblerait qu’il s’inspire bel et bien du français pour signifier que le public de cette scène en plein air en redemande, en veut « encore ». C’est un équivalent de « bis », en somme.

Mais sommes-nous là pour parler de l’origine parfois capillotractée des noms des maps de Call of Duty ? J’en doute !

Nous sommes là pour savoir si Encore vaut le coup qu’on y joue… Encore et encore et encore… (Miséricorde !) Eh bien, nous voilà en face d’une map très… Versatile, à l’humeur changeante.

Ce petit mois passé à jouer dessus m’a permis d’identifier deux types de parties : celles où vous vous faites éclater sans raison apparente parce que l’adversaire est redoutablement bien équipé et qu’il est très difficile de déloger les adversaires de la scène principale et que vous vous faites assaillir par les flancs, et les parties nerveuses où vous arriverez à vous en tirer en forçant au combat plus rapproché… Une chose difficile quand on connait les quelques grands axes quasi inévitables dont bénéficie cette map (notamment les deux flancs, que ce soit derrière les tribunes ou en direction du parc, vers l’accès placé sous la scène).

Optez donc encore une fois pour un fusil d’assaut relativement mobile, afin d’assurer une plus grande chance de survie face à vos adversaires. Il peut arriver qu’on croise les sempiternelles mitrailleuses légères équipée de leur détecteur de cible ô combien usant. C’est pourquoi je vous recommanderais l’usage de l’atout isolé pour pallier ce problème.

A vous d’arriver à faire la part belle entre la longue distance et les ravages que vous ferez une fois arrivé en terrain ennemi… Reste plus qu’à y accéder… Et à y survivre !

Mob of the Dead

On change de héros, cette fois-ci ! Direction la célébrissime prison d’Alcatraz, San Francisco.

Mes amis, je vous assure que cette map va vous prendre aux tripes. Les yeux rouges des zombies n’aident d’ailleurs pas à vous sentir à l’aise dans ce dédale de cellules et de lieux tous plus macabres les uns que les autres. Treyarch, bravo pour l’ambiance apocalyptique réussie ! Et pour le petit pactole de nouveautés qui viennent agrémenter ce séjour en prison.

Parmi elles, on peut compter la présence d’un tomahawk « rechargeable », en d’autres termes, vous le récupèrerez automatiquement quelques secondes après l’avoir lancé. Bien pratique lorsqu’on manque de munitions, bien que cela relève au final plus du gadget vraiment fun que de la solution d’urgence…

D’autant qu’il ne faut pas espérer tuer le mastodonte zombie avec cette hache de tailleur de brindilles ! Si vous entendez une porte s’ouvrir et des chaines se briser, courez. Trouvez un espace assez ouvert, le port, par exemple, et attendez l’arrivée d’une brute zombie, qu’il vous faudra éliminer à coup de persévérance… D’autant que la bête se fait récurrente au point d’apparaitre si souvent qu’il en devient pénible de devoir s’affairer à le tuer. Une innovation un peu inutile dont on se serait bien passés…

En revanche, attendez-vous à voir la tête d’un loup sortir d’un mur pour se repaître des zombies que vous laissez à proximité. Si cela peut effrayer au début, n’ayez crainte, la bête ne mange que les zombies ! Quant à savoir à quoi elle sert, je vous mettrais bien sur la piste des quelque deux secrets que compte cette map…

Enfin, last but not least, le mode fantôme fait son apparition ! Il vous permettra d’accéder à des parties uniques de la map pour débloquer des zones ou des éléments du secret. Pour y accéder, allez vous électrocuter sur un disjoncteur et vaquez gaîment à vos occupations… Veillez toutefois à ne pas trop traîner, cet état n’étant disponible que pendant un moment et une seule fois par manche ! Par ailleurs, si vous mourrez en ayant encore ce mode disponible, vous aurez la possibilité de vous réanimer tout seul ! Pratique, non ?