L’ouverture du Paris Games Week (c’est sponsorisé par Coca Cola Zero, vous saviez ça ?) marque l’occasion pour de nombreux joueurs français de mettre les mains sur le titre qu’ils attendent le plus. Pour nombre d’entre vous, il s’agit de Call of Duty Advanced Warfare – CoD AW. D’aucuns, déçus par un Call of Duty Ghost insipide, attendront ce renouveau au tournant. Ce titre sera-t-il en mesure de raviver la flamme qui vous animait sur les opus précédents ? Quant aux autres, conquis par la licence depuis de nombreuses années déjà, sauront-ils apprécier la prise de risque consentie par Activision ?
Quoiqu’il en soit, ce nouveau volet aura su faire parler de lui. Indépendamment de nos opinions personnelles, Call of Duty Ghosts a réalisé un score en demi-teinte. On y verra plusieurs facteurs tant conjoncturels que structurels. L’arrivée d’une nouvelle génération de consoles (qui peine à s’installer dans nos salons) et la faible qualité générale du dixième volet de la franchise ont réduit l’ampleur de la communauté. Le défi qui attend Call of Duty Advanced Warfare est de taille, et son nom annonce clairement ses ambitions : renouer avec le public en sortant ce qui devra être une onde de choc pareille à Modern Warfare en son temps.
Il me semble utile de préciser certains points qui ne manqueront pas de refaire surface au cours de cette année que nombre d’entre nous s’apprêtent à passer sur ce nouvel opus : CoD AW est en développement depuis trois ans. En d’autres termes, de nombreuses idées ont déjà commencé à émerger avant la sortie d’un concurrent qui s’avérait alors dangereux : Titanfall. Dès lors, il parait difficile d’accuser CoD AW d’avoir copié les mécaniques de son concurrent estampillé Respawn Entertainment, mais l’influence portée par cette franchise se fait clairement ressentir. Je vous invite donc à faire preuve de discernement et à ne pas crier au plagiat. Certaines idées se sont avérées nécessaires car elles fluidifient l’expérience de jeu. En conséquence, ce nouvel opus partage plusieurs points communs avec son concurrent. (Test réalisé sur Xbox One)
Les graphismes
Nous y voilà enfin : CoD AW est le premier volet entièrement conçu pour la nouvelle génération de consoles. Comme chaque année, on nous promet monts et merveilles quant à l’évolution graphique qu’on nous consentira. La vérité, c’est que le jeu comble une partie du retard qu’il avait accumulé face à ses plus grands concurrents, Battlefield et Far Cry en premier lieu, mais on est loin d’une révolution graphique comme celle que pouvait apporter Battlefield. Certes, CoD n’a jamais misé sur ses graphismes pour séduire le plus grand nombre, mais cette faiblesse commence à s’avérer handicapante.
Par ailleurs, la nouvelle époque abordée par cet opus s’éloigne clairement des carcans établis par la franchise depuis la sortie de CoD4 : MW. On se retrouve à nouveau bercés entre la volonté de voir la série innover et la crainte de perdre ce pourquoi nous y sommes attachés. Ainsi, certains s’avèreront clairement déstabilisés par la présence d’armes laser et de fusil à onde de choc, cela relevant davantage de vos goûts personnels que de la qualité de l’opus en lui-même.
Avis mitigé concernant ce point. Peut mieux faire.
Le son
Incroyable. La qualité sonore est la véritable révélation de cet opus. Le détail, la précision et le réalisme rendent cette expérience tout simplement ahurissante. On vit l’action comme si l’on y était, bien davantage que les années passées. Ça explose de partout, dans un fatras jouissif de tirs. Les détenteurs de casque gaming seront à deux doigts de l’orgasme auditif. Pour les autres, qu’attendez-vous ? Filez dans votre magasin le plus proche et achetez l’une de ces merveilles pour profiter pleinement de cette qualité sonore. Rien à redire.
Un point pour Griff… Euh, pour Sledgehammer.
Le gameplay et l’interface
Infidèle. Amateurs de nouvelles sensations (dans la franchise), vous avez frappé à la bonne porte. Vous trouverez dans cet opus tout ce qui manquait aux volets précédents sur le plan de la mobilité et de la fluidité (ce que les développeurs aiment appeler « le continuum »). Pour ceux qui auraient déjà joué et apprécié Titanfall, l’ensemble parait simplement plus nerveux et les maps plus étriquées. CoD AW a tout de même l’avantage de sortir après son rival, qui a permis aux joueurs de mieux appréhender les questions de dénivelé. Pour autant, cette innovation n’est pas suivie d’un level design suffisamment évolué pour offrir une expérience de jeu vraiment distincte des opus précédents ; et les zones hors map sont bien trop nombreuses et très facilement accessibles. On est vite bridé par le manque de savoir-faire en la matière, la franchise étant clairement une habituée des maps plus basiques. On donne à notre soldat la pleine possession de son corps, repoussant par là même les limites de notre suspension consentie de l’incrédulité, mais on le cantonne à une espace confiné dans lequel il ne peut pas laisser libre cours à sa sauvagerie. On oublie le sniper du haut d’une tour, à la Titanfall, mais la série cherche à atteindre d’autres objectifs.
Du côté de l’interface, on sent que c’est plus travaillé que sur l’opus précédent. C’est un peu désordonné et les informations ne manquent pas, mais on s’écarte très nettement des sommets atteints par Titanfall ou CoD Ghost. Le retour du Pick-10 dans sa version Pick-13 ravira les amateurs de Call of Duty Black Ops 2. L’intégration du système de jokers à la création et le retour des séries liées aux classes permettent une personnalisation plus poussée quoiqu’un peu plus brouillon. La prise en main devrait être plus rapide que sur CoD Ghost mais des progrès restent à faire pour atteindre l’intuitivité de CoD BO2.
Verdict
L’opus est globalement assez décevant. On aurait aimé pouvoir profiter à fond de l’exosquelette sans atteindre les limites fixées par les maps aussi rapidement. C’est certes un régal pour nos oreilles, mais à condition qu’on y mette le prix. Le véritable progrès graphique et l’émergence d’un Frostbite propre à Activision se fait clairement ressentir à l’heure où les nouvelles consoles se battent à coup de résolution d’écran.
On aime :
- La qualité sonore du jeu
- Les nouvelles possibilités de l’exosquelette
On aime moins :
- Les maps inadaptées
- La révolution graphique encore ratée
- L’absence de VO intégrée
IGKB Luciole
01 November 2014 - 20:10
Sgt. Tibbs
04 December 2014 - 20:06
